10 bonnes raisons de s’envoler vers l’ÉCOSSE !
Notre voyage en Écosse remonte à quelques temps maintenant (été 2014), mais comme nous avions parcouru les grandes étendues du pays, les paysages n’ont pas du tant changer que cela…
Nous avons parcouru le territoire au rythme d’un road-trip (en voiture) non organisé – pendant lequel nous avons roulé et frappé à la porte de B&B quand nous avions envie de nous poser pour la soirée. Tout s’est super bien passé ! Et même en plein mois d’août j’ai envie de préciser.
Notre point de départ était à Édimbourg pour rejoindre ensuite la Speyside (région du whisky), et poursuivre vers Inverness pour franchir le pont qui mène sur Isle of Skye et enfin redescendre par Oban et le Loch Lomond.
Pour mes 10 raisons, je me suis alors largement inspirée des lieux que nous avons visités lors de ce voyage itinérant.
1> La région de Speyside
Forcément parce que l’idée du voyage venait de l’Homme d’Ailleurs qui est un grand fan de whisky. Nous avions donc prévu de faire la route du whisky pour tout savoir sur la distillation de ce breuvage ancestral. Malheureusement, nous y étions sous une météo peu clémente donc les paysages ne nous ont pas ébloui même si nous avons capté le fort potentiel… Nos visites de la région étaient quand même très intéressantes, avec notamment la distillerie familiale de Glenfiddich, puis celles de Glenlivet et Knockando.
Nous ne l’avons pas fait car nous avons trouvé l’info seulement une fois sur place, mais ça nous aurait beaucoup plu de parcourir cette région à bord d’un train à vapeur – ce qui est possible sur la ligne Dufftown vers Keith sur 11 miles qui rejoint donc la capitale mondiale du whisky à la petite ville de Keith connue pour ses marchés. Infos ici : keith-dufftown-railway.co.uk
La ligne de train a été ouverte en 1862 et ferlée en 1911. Puis en 2000, l’association Keith & Dufftown Railway a recommencé à opérer des trajets entre Dufftown et Drummuir, puis jusque Keith dès l’année suivante. Le trajet passe au travers de forêts de pins, ruisseau, de magnifiques paysages de la campagne verte écossaise, de châteaux et… de distilleries 😉 (environ £10 par adulte l’aller-retour).
2> La route du whisky
Pour parcourir cette route sans embûche, il faut d’abord désigner que celui qui conduit ne boira pas… Pas de soucis entre nous, puisque je n’aime pas le whisky. Pas du tout !
En route, nous avons trouvé un outil fort sympathique : le passeport whisky ! Il nous a été remis lors de notre première visite – pour nous à la maison Glenfiddich – pour laquelle on a payé le droit d’entrée et ensuite les autres distilleries étaient toutes gratuites (sauf si vous choisissez une visite plus spécifique – mais les tours guidés classiques sont offerts avec ce passeport). Ce qui permet de faire la majorité des distilleries (et de savoir où elles sont sur le trajet) pour le prix d’une seule. Magique !
Pour revenir sur notre 1ère visite, celle de la distillerie Glenfiddich
Nous connaissions les grands principes de la distillation d’alcool mais assister à une visite était bien plus concret et nous avons appris plein de choses. En premier, que la famille de William Grant était très patiente… puisque c’est le 25 décembre 1887 que la première goûte de whisky a été distillée et qu’il leur a fallu attendre un minimum de 10 ans (alcool conservé en fût) avant de goûter et de connaître le résultat ! La famille comptait alors 7 enfants dont 2 filles et c’est donc à 18 mains qu’ils ont mis ensemble 371 jours pour construire la distillerie telle qu’on la découvre aujourd’hui, chargée d’une belle histoire donc. Il s’agit là d’une des rares maison qui possède (encore) son atelier d’assemblage de tonneau, où 15 sont produits chaque jour.
Le bon whisky est uniquement une question de temps ! Et j’avoue avoir dit que je n’aimais pas du tout cet alcool, et bien je me suis un peu trompée, puisque pour avoir bu les paroles du guide durant toute la visite, à la fin j’avoue avoir trempé mes lèvres comme pour bien terminer la visite – tellement c’était passionnant et bien raconté/expliqué – j’ai aimé mais seulement… à partir du 18 ans d’âge ^^
C’est en 1909 que l’un des fils s’est envolé vers l’Est de la Chine pour vendre son whisky et conquérir le monde… il est revenu sans aucune bouteille dans ses valises et avec une tonne de marchés à exploiter. Une belle (première) victoire pour le whisky écossais Glenfiddich qui est vendu dans plus de 180 pays aujourd’hui. Glenfiddich reste d’ailleurs l’une des très rares maisons à demeurer familiale à 100% continuant à utiliser les techniques ancestrales pour la production.
Le whisky c’est quoi ? 3 ingrédients tout simple : eau de source + orge (il faut 400 tonnes / jour) + levure
La première étape consiste à séparer la graine d’orge de son enveloppe en ajoutant de l’eau chaude dans un énorme contenant. L’enveloppe ira pour nourrir les animaux, et les graines seront mélangées avec du sucre et iront à l’étape de fermentation dans ce que l’on appelle le « washback ». La levure est ensuite ajoutée au mélange et restera 72h. A cette étape nous obtenons une bière avec 9,6% d’alcool et c’est donc ce produit qui servira à l’étape de distillation dans des alambics mesurant jusqu’à 5 mètres de haut pour 6 000 litres de produits.
La distillation se fait en 2 temps : d’abord dans de grands alambics, puis dans de plus petits – dans l’objectif de collecter le nectar du whisky avec la tête et la queue qui repartiront dans le process, et en ne conservant que le cœur de la distillation qui lui ira en fût pour l’étape finale de maturation. Cette étape cruciale doit se faire sur le territoire écossais (au moins pour les 10 premières années) pour que le whisky ait l’appellation de « whisky écossais ».
Les fûts en bois sont utilisés 2-3-4 fois selon leur état et il faut aux ouvriers environ 15 minutes pour en construire un. Pendant la phase de maturation, une part du produit va s’évaporer – ce que l’on appelle le angel share (la part de l’ange). Les taxes s’appliquent sur la quantité de liquide qui sort en fin de distillation.
Nous avons ainsi visité les distilleries de Glenfiddich, Glenlivet, Knockando et Talisker sur Isle of Skye.
En tout, la région Speyside compte une cinquantaine de distilleries localisées sur une petite zone finalement – pas plus grande que le quart d’un département français !
3> La route des Châteaux
L’Écosse est indéniablement célèbre pour son imposante nature mais également sa riche histoire marquée par des légendes, des batailles sanglantes, des tragédies shakespeariennes et j’en oublie d’autres.
La région de Aberdeenshire regroupe le plus grand nombre de châteaux au m2 que n’importe où ailleurs au UK.
Quelques exemples de châteaux à parcourir :
– Château de Balvénie (vers Dufftown) surtout pour ses ruines…
– Château de Drum avec ses magnifiques tableaux peints et son mobilier d’époque
– Château de Dunnotar (proche de Stonehaven) parce qu’il a été inclus dans les recherches mondiales pour la 8ème merveille du monde qui ont eu lieu en 2013
– Château Fraser (proche de Inverurie) pour son côté très kids friendly !
– Château de Cawdor (proche de la ville de Nairn) : forteresse du 14ème siècle et l’une des protagonistes de la pièce « Macbeth » de Shakespeare
– Château de Dunrobin (proche d’Inverness et du Loch Ness) : l’un de ces endroits où le temps s’est arrêté au Moyen Âge – l’intérieur du château très beau et son cadre extérieur exceptionnel. Des démonstrations de fauconnerie ont lieu dans l’enceinte du château
– Château d’Urquhart (sur les rives du lac mystérieux Loch Ness) : déjà pour le paysage fascinant et changeant et parce qu’il est possible de se balader à travers les ruines et de monter sur la Grande Tour
– Château de Braemar (caché dans le parc national des Cairngorms) : la forteresse de Braemar date du 17ème siècle et possède de forts atouts – des tourelles, des escaliers en colimaçon et un chouette donjon
– Château de Balmoral : ce n’est pas pour rien si la reine Victoria a décrit Balmoral comme son « paradis des Highlands » ! Le château appartient toujours aux demeures privées de la famille royale
– Château d’Eilean Donan : sûrement l’un des châteaux les plus photographiés au monde et je n’ai pas dérogé à la règle ! On note sa présence depuis la route, on s’est arrêté pour mieux observer son entrée au bout d’un pont de pierre sur une île créée sur le Loch Duich. C’est aussi le château ayant servi au tournage du film « Highlander » (avec Christophe Lambert). La plus belle vue de château se trouve depuis l’extérieur… pas vraiment besoin de payer l’entrée pour celui-ci !
– Château Dunvegan : il a été construit sur un rocher dans un très beau cadre verdoyant en bordure du loch du même nom. Cette forteresse est la plus ancienne habitée en permanence en Écosse et a été depuis 800 ans la maison ancestrale des chefs du clan MacLeod
Pour faire la route des châteaux, le mieux est de démarrer depuis la ville d’Aberdeen, à l’Est du pays. Ce que nous avons regretté de ne pas avoir fait… Next time !
4> Les scènes du film Macbeth tournées sur Isle of Skye
En à peine quelques raisons, j’ai déjà parlé de nombreux films ayant été tournés sur les terres écossaises… et il y en a une tonne d’autres !
Macbeth pour rappel est le roi du nord de l’Écosse qui a régné il y a un peu plus de 1 000 ans.
Quelques exemples de lieux ayant été utilisés pour filmer « Macbeth » réalisé par Justin Kurzel avec Michael Fassbender et Marion Cotillard dont la sortie s’est faite en novembre 2015 en France :
– Les « fairy pools » qui constituent de très belles piscines naturelles d’eau bleue transparente – malheureusement nous avons fait la visite au pas de course, car nous étions chassés par les « midges ». Ce sont de petits moustiques qui se glissent partout, jusque dans les oreilles et vous piquent… La balade était gâchée et comme je suis allergique aux piqûres d’insectes, autant dire que j’étais pas réjouie de cette expérience et j’ai fini sous une douche d’Hexomédine ! Il vaut mieux y aller en tout début de journée (à savoir !), le paysage est vraiment dingue et on peut même s’y baigner (pour les plus courageux évidemment, ce ne sont pas des sources d’eau chaude)… A refaire donc 🙂
– Vers Sligachan, la ville de Portree (ville principale de Isle of Skye) et les montagnes de Cuillin Hills
– Old Man of Storr et l’ascension de ses montagnes : endroit qui a été notamment utilisé pour de nombreuses scènes de bataille. Le point de vue est impressionnant au sommet même si la montée est vraiment rude
– The Quiraing : d’où l’on observe les formations rocheuses comme des couches superposées dues aux nombreux mouvements de terrain. Cet endroit a servi de paysage de fond pour de nombreuses scènes
5> Isle of Skye
On est donc rentrés sur Isle of Skye par le film Macbeth… et une autre façon d’y aller c’est de prendre le pont qui mène de Kyle of Lochalsh à l’île. C’est à ce moment là que nous roulions depuis la Speyside sans trouver d’hébergement disponible. Le stress commençait à monter, surtout que toutes les personnes croisés sur notre route nous poussaient à rebrousser chemin pour espérer dormir quelque part, tellement tout semblait complet sur l’île. Bien sûr, on a pas écouté et on s’est arrêté acheter de quoi manger avant le pont. Du supermarché, un wifi nous indique qu’il y a de la vie, juste en face, après le pont. On enfourche notre voiture et hop on fonce – et là on trouve une super auberge de jeunesse pour £20 par personne qui fait pub et organise un concert le soir même. On y a posé nos valises pour 2 nuits pour assurer et visiter sans stress Isle of Skye. Un super souvenir !
Je pense qu’il est possible de passer une semaine entière à explorer cette île et je suis convaincue que la plupart des paysages que l’on voit de l’Écosse viennent de là. C’est ma-gni-fi-que ! Et après toute la pluie que nous avions pris, nous avons été chanceux d’avoir le soleil durant toute notre exploration de l’île. Vous me croirez ou pas, mais en repartant les gouttes arrivaient…
D’autres îles d’Écosse méritent la visite :
– Isle of Mull : accessible en bateau depuis la ville d’Oban
– Islay : la terre de la distillerie Lagavullin, accessible seulement en avion
Focus sur la seule distillerie de l’île : Talisker
Située en bordure du Loch Harport, le paysage environnant est vraiment très beau et nous avons passé beaucoup de temps à prendre des photos (en attendant l’heure de notre visite). De là, on voit les Cuillins justement.
Dans le process de distillation, ici on utilise de l’orge brûlé au feu de bois pour en faire une farine qui est tamisée et plongée dans une eau à 63°. Le mélange devient comme du liquide très sucré que l’on remue pendant 20 minutes en ajoutant de l’eau à 85° cette fois pour ajouter plus de sucre au mélange qui continue d’être mélangé pendant plus de 5h. Le liquide est conservé, quand la partie solide est donnée aux animaux de la région (ce qui constitue une importante portion de protéine pour eux).
La suite consiste à faire descendre la température du mélange à 20° pour y ajouter la levure et commencer le processus de fermentation afin d’extraire l’alcool. A ce moment là le produit contient 90% d’alcool à l’état de bière.
Chez Talisker, la fermentation dure 67 heures vs 2 jours dans la plupart des autres distilleries – comme pour mieux faire apparaître les goûts fruités du mélange. Ensuite la distillerie dispose de 3 alambics de 11 000 litres et de 2 de 15 000 litres qui n’ont pas changé depuis le début à l’installation. Vient alors la distillation pour faire apparaître le goût et la couleur. L’alcool est chauffé à 80° (plus chaud que l’eau précédemment). Les fûts utilisés viennent des US où ils ont d’abord servi au bourbon, et sont en chêne blanc – où le whisky restera maturer pendant un minimum de 10 ans.
Infos ici : www.discovering-distilleries.com/talisker
6> Les différents loch et leurs légendes
Qui n’a jamais eu (peur) entendu parler de Nessy ?
Dans la région d’Inverness, c’est bien plus qu’un monstre célèbre, c’est devenue une légende !
Des itinéraires en bateaux sont organisés, accompagnés par des scientifiques ou des locaux pour s’imprégner des mythes écossais, et des nombreuses anecdotes qui font tout le charme de cette région, source d’inspiration pour nombreux écrivains et cinéastes.
Le Loch Lomond en redescendant vers Edimbourg depuis Oban est également très chouette. Nous avons eu très peu de temps dans ces régions à Loch, mais nous aurions aimé pouvoir randonner dans les coins ou naviguer sur leurs eaux. Oui, peur de rien !
7> Les animaux locaux
Clairement mon rêve aurait été de séjourner dans une ferme élevant des Highland coos… mais en préparant rien de son voyage, voilà ce qui arrive. Cette ferme tant espérée était déjà complète… Dommage !
Mais on les a chassé à travers les paysages et on a pu en appercevoir de très près. Tout comme les moutons, souvent sauvages (ou échappés de leurs enclos) :
Les fameuses Highland Coos :
Et les f***ing midges ! Pas de photos ici tellement elles m’ont attaqué le visage lors de notre balade notamment dans les Fairy Pools pour laquelle nous avons du rebrousser chemin, sinon j’allais y périr !
8> Oban, desservant Isle of Mull
J’ai adoré la ville de Oban. Pour son ambiance, son accueil et la vielle portuaire en elle-même. Nous avions l’ambition de partir vers Isle of Mull mais nous avons du renoncer sur ce voyage car nous avions pas bien établi notre itinéraire vs notre temps de parcours… C’est pour mieux revenir en Écosse dira-t-on !
En plus de sa très belle distillerie – la seule en centre-ville, Oban est une ville très agréable à visiter. Nous avons aimé y passer du temps…
9> Le style anglais
J’aime l’Angleterre. Non j’aime pas, … j’adore !
Déjà pour avoir le plaisir de parler une langue étrangère – l’anglais que j’affectionne – pour l’accueil et la gentillesse des écossais, les tea time, les soirées au pub, les sunday roast, l’architecture, les briquettes rouge, les bow windows des maisons, la nature et ce vert environnant et les mille options sans gluten à volonté. Au moins là-bas je suis comprise (vs en France) !
10> De charmantes petites villes
Ce qui est bien lorsque l’on parcourt une destination en road-trip avec son propre véhicule, c’est d’avoir le choix de l’itinéraire et surtout du temps que l’on a envie de passer dans chaque endroit, des bifurcations, … Et comme le hasard fait toujours bien les choses, les détours sont souvent sources de belles découvertes. Nous avons bien aimé les villes de Pitlochry et Stirling notamment. Portree aussi.
+++ Les mecs seront sans doute tentés :
– De revoir le film Rebelle pour revoir plusieurs paysages écossais
– D’acquérir un bout de terre écossaise : depuis sa création en 2007, Highland Titles permet à des milliers de particuliers de devenir propriétaires de parcelles en Écosse, de se faire appeler Lord ou Lady, et surtout… de contribuer à la préservation d’une nature belle, sauvage et authentique, aujourd’hui classée réserve naturelle
– De s’offrir les services d’un chauffeur-guide – Andy Plews pour en connaître davantage sur les lieux parcourus…